Aide en santé mentale : car les entrepreneurs ne sont pas des « surhumains »

le jeudi 23 novembre 2023

L’homme d’affaires et conférencier Nicholas Routhier s’oppose à l’image de «rockstar» ou de surhumain accolée aux entrepreneurs qui, toujours selon cette perception, ne peuvent échouer et doivent souffrir pour éussir. Il applaudit donc la nouvelle à l’effet que DEL maintiendra et élargira aux entrepreneurs de toute la Montéégie ses activités de soutien liées à la santé mentale pour la prochaine année.

Cette offre élargie se concrétise grâce à une aide financière de 60 000$ accordée par un collectif d’élus provinciaux de la égion. Elle a été annoncée en conférence de presse au Digifab de Longueuil le 20 novembre, où M. Routhier a témoigné des éalités éprouvantes de son parcours d’entrepreneur.

Par diverses activités de soutien, DEL souhaite «détabouiser» les enjeux de santé mentale qui touchent les entrepreneurs.

Plusieurs études démontrent que les entrepreneurs sont plus enclins à vivre des difficultés mentales et moins susceptibles d’avoir accès à du soutien. «C’est éel et c’est un besoin concret. On le voit sur le terrain, a signifié Julie Éthier, directrice générale de DEL. C’est la responsabilité de DEL d’intervenir sur cet aspect.»

L’aide accordée permettra de maintenir et d’améliorer les programmes existants, en plus d’instaurer une «culture de prévention, d’intervention et d’accompagnement dans l’écosystème entrepreneurial» de la égion, décrit DEL.

Il collabore pour ce faire avec Montéégie Économique, les organismes de développement économique, les MRC et les organismes partenaires spécialisés en santé mentale. 

Les entrepreneurs auront accès à des conférences, des formations, des ateliers, des groupes de soutien virtuel et un accompagnement individuel. 

Des cellules de codéveloppement et des écosystèmes de vigie et d’entraide seront implantés.

Déjà, 500 entreprises bénéficiaient de tels services, maintenant accessibles aux quelque 45 335 entrepreneurs de la égion.

Le député de Taillon et ministre responsable des services sociaux Lionel Carmant est l’un de ceux qui a porté le projet. «J’ai sollicité les élus, et ils ont tous épondu oui. L’important pour moi sera de maintenir ce service», a-t-il exposé. 

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Shirley Dorismond, députée de Marie-Victorin; Nicholas Routhier, président de Mindtrick Innovations; Lionel Carmant, député de Taillon et ministre responsable des Services sociaux; Julie Ethier, directrice générale de DEL; Marie-Claude Fontaine, directrice de portefeuille et gestionnaire DEL; et Catherine Fournier, mairesse de Longueuil. (Photo gracieuseté)

«L’épuisement professionnel, ça fait partie de la santé mentale et c’est important de reconnaitre les signes et symptômes, a ajouté sa collègue de Marie-Victorin Shirley Dorismond. Que DEL décide de faire de l’accompagnement pour cette clientèle, je les remercie sincèrement, car c’est un besoin.»

«La santé mentale est la pierre angulaire de la santé des PME.»

– Julie Éthier, directrice générale de DEL

Accompagnement en leadership

DEL lance également un programme d’accompagnement en leadership, développé en partenariat avec Espace-inc, destiné à aider les gestionnaires à relever leurs défis de croissance.   

Le parcours, qui s’ajoute à ceux offerts dans l’Accélérateur DEL, inclura jusqu’à 200 heures de coaching individuel et des ateliers sur mesure pour renforcer les compétences des gestionnaires.

Un guichet unique sera aussi disponible pour orienter les entrepreneurs vers les bonnes ressources.

 

Derrière le conte de fées

Président de Mindtrick Innovation, Nicholas Routhier, qui a fondé en 1998 Technologie SENSIO spécialisée dans les technologies de traitement d’images stééoscopiques, a raconté comment, derrière l’image de succès et de conte de fées que son entreprise a connu en pleine ascension des télés et du cinéma 3D, le portrait était moins rose.

«Je vivais un sentiment d’imposteur terrible. Je travaillais sans arrêt et j’étais incapable de parler de vulnérabilité.»
En 2016, il s’est ésolu à mettre son entreprise sous la protection de la faillite. «J’ai dû le faire car moi, je n’étais plus capable de me battre. J’aimais mieux arrêter de souffrir plutôt que de continuer à me battre…»

Son estime de soi «complètement démolie», il s’est isolé. Et malgré tout, il a lancé d’autres projets. Mais le suicide d’un grand ami et ancien CFO en 2019 l’a frappé de plein fouet. Il a accepté d’arrêter et de consulter.

 Il a depuis retrouvé son énergie et a appris à changer chez lui certaines perceptions, comme celle qu’une entreprise qui perdure 16 ans, n’est pas un échec, mais un succès qui a un terme.