Chronique : la procrastination

le mardi 4 juillet 2023
Par redactionrf@gravitemedia.com Voir les autres articles

Par Dre Andrée-Anne Bouvette-Turcot, PhD, psychologue

Pour plusieurs, la procrastination évoque la paresse. Pourtant, il s’agit plutôt d’une forme d’évitement qui nous pousse à remettre à plus tard ce que nous n’avons pas envie de faire ou que nous redoutons de faire. La procrastination peut toucher toutes les sphères de notre vie : travail, santé, vie sociale, finances, prises de décision, etc. 
 
À court terme, procrastiner nous procure un bref soulagement. Cependant, la réalité finit toujours par nous rattraper, traînant dans son sillage son lot de culpabilité et d’autres émotions négatives souffrantes. Plus on procrastine et plus on est susceptible de souffrir d’anxiété et de ressentir des impacts sur notre estime de soi. 

Que faire pour cesser de procrastiner ?

Tout d’abord, il faut éviter de se blâmer et veiller plutôt à être bienveillant envers soi-même. Un discours intérieur sévère et critique n’améliorera en rien la situation. Au contraire, cela pourrait renforcer davantage les tendances à l’évitement. Tentez plutôt d’identifier les facteurs vous poussant à procrastiner (ennui, stress, découragement, organisation défaillante, peur de l’échec, etc.).

Identifiez les prétextes habituels qui contribuent à votre tendance à la procrastination et confrontez-les à la réalité. Par exemple, si vous avez l’habitude de reporter au lendemain car vous pensez que vous y serez en meilleure forme, questionnez-vous sur le réalisme de cette affirmation. Quelles sont les chances que cela se produisent pour vrai? Est-ce déjà arrivé par le passé? Que ferez-vous si vous n’êtes pas en meilleure forme le lendemain?

Établissez une liste de chose à faire, par ordre de priorités. Assurez-vous de réviser votre liste et de formuler des objectifs réalistes. Formulez de plus petits objectifs qu’à l’habitude. Alternez les obligations avec des pauses et des activités plaisantes. Laissez de côté le multi-tâches et coupez les distractions. N’hésitez pas à changer de lieu de travail (par exemple, allez dans un café au lieu de travailler à la maison) et pensez à prendre des ententes avec vos proches (ex. : lorsque j’aurai atteint mon objectif X, j’irai prendre un café avec Y). Finalement, tournez la page sur les mauvaises journées (personne n’est parfait!) et récompensez l’atteinte de vos objectifs. Et n’oubliez surtout pas : procrastiner n’est pas l’équivalent de prendre une pause. Donc, même si vous avez procrastiné, ne coupez pas dans vos pauses. Prenez le temps et… soyez indulgents!

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Dre Andrée-Anne Bouvette-Turcot est détentrice d’un doctorat en psychologie et d’un post-doctorat en psychiatrie. Elle travaille aux Centres de la jeunesse et de la Famille Batshaw (DPJ anglophone) depuis 2018.