De retour d’un forum jeunesse international

le mardi 10 octobre 2023

De retour du forum jeunesse One Young World qui se déroulait du 2 au 5 octobre, à Belfast, le Campivallensien Alexis Legault jette un regard plutôt mitigé sur cet exercice qui prendra place à Montréal en 2024.

Le sommet considéé comme le plus grand et important événement international pour la jeunesse engagée, accueillait plus de 2000 délégués en provenance de 190 pays. Il abordait quatre grandes thématiques, représentant les principaux défis de notre époque, soit l’urgence climatique, la paix et la éconciliation, la crise alimentaire et la santé mentale.

Présenté à Belfast en Irlande du Nord, dans la foulée du 25e anniversaire de l’accord qui avait mis fin au conflit en cours depuis 30 ans et causé des milliers de morts, le sommet a donné lieu à plusieurs discours et échanges sur les processus de éconciliation à travers le monde. Des figures importantes telles que Juan Manuel Santos, ancien président de la Colombie et détenteur du prix Nobel de la paix en 2016, ont pris la parole.

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Cette photo a été prise lors d’une plénière sur l’urgence climatique à laquelle participait Joanna Bernard, de l’Assemblée des Premières nations du Nouveau-Brunswick. (Photo Alexis Legault)

Cependant, Alexis Legault estime que plusieurs propos entendus lors de ces allocutions sont généralement demeurés en surface des enjeux sociaux, écologiques, politiques ou économiques. Les causes profondes des problèmes de société abordés n’ont été que très rarement désignées, selon lui.

«Je ne peux m’empêcher de penser que l’imposante présence d’immenses entreprises internationales telles que PepsiCo, IKEA, Danone, BMW ou Audi aura pesé comme une force d’inertie. Alors que de nombreux délégués avec lesquels j’ai eu la chance d’échanger appellent à des changements systémiques majeurs, les délégations constituées par ces grandes multinationales arrivaient par groupes de cinquante, raconte-t-il. L’hypocrisie du discours des représentants de PepsiCo a d’ailleurs été soulignée par le musicien et militant politique irlandais Bob Geldof, durant son allocution, entrainant un tonnerre d’applaudissements.»

«Cannette à la main, les représentants de PepsiCo venaient tout juste de se poser fièrement en grands leaders de la lutte contre les crises alimentaire et écologique, eux qui sont pourtant indéniablement parmi les principaux responsables de la pollution plastique et des problèmes d’obésité sur la planète», dénonce l’étudiant-chercheur à la maîtrise en sciences de l’éducation à l’Université de Sherbrooke. 

Celui qui deviendra le nouvel ambassadeur One Young World, persiste à croire que ces sommets représentent une chance unique de rassembler une jeunesse engagée et progressiste pour générer de grands changements sociaux.

Par contre, il considère cependant que « la place prépondérante accordée à de grandes multinationales, qui n’ont pas intéêt à changer un système qui leur profite, se doit cependant d’être remise en question.»

L’édition 2024, qui se tiendra à Montréal, sera l’occasion, selon lui, de repenser l’espace que l’on souhaite accorder à ces grandes entreprises au détriment de personnes expertes et de jeunes gens véritablement engagés à faire progresser rapidement nos sociétés vers un monde plus juste et plus écologique.