Devenu un film culte, Deux femmes en or, réalisé par Claude Fournier en 1970, détient toujours le record du plus grand nombre de billets vendus au Québec. Sensible à la pression exercée sur les femmes dans la société, l’autrice Catherine Léger a choisi de s’inspirer de ce film pour traiter de cet enjeu dans une pièce présentée le 16 novembre chez Valspec.
Catherine Léger (La Petite Reine (2014), Les Invisibles, La Déesse des mouches à feu (2020), et bien d’autres), a repris l’idée en l’adaptant à la réalité contemporaine. «Les femmes au foyer n’existent pratiquement plus», indique-t-elle en entrevue au Courrier du Sud. Mais elles ont encore beaucoup de pression.»
L’autrice voulait aborder le sujet de l’émancipation des femmes. «C’est dans ce contexte que j’ai revu le film Deux femmes en or. Je voulais parler de sexualité de manière positive. Dans le film, les deux amies ne sont pas condamnées pour leurs agissements», souligne-t-elle.
Antidépresseurs et quête de plaisir
En congé de maternité et hantée par un bruit étrange qu’elle semble seule à entendre, Violette entreprend d’interroger sa voisine Florence. Cette dernière, en arrêt de travail, a pour sa part décidé de suspendre sa prise d’antidépresseurs. Nouvellement amies, et flanquées de conjoints absents, infidèles ou carrément «dans la brume», elles décident de briser la monotonie du quotidien et de prendre en main leur propre plaisir!
Catherine Léger a opté pour une adaptation libre du film en raison notamment de la différence d’époque. «J’ai misé sur la légèreté sans perdre le sérieux du sujet. Je mets en lumière le deux poids deux mesures qui pèse encore sur les femmes d’aujourd’hui qui doivent être parfaites en tant que femmes mais aussi en tant que mères et épouses.»
Selon elle, les femmes sont encore coincées dans une idée de ce qu’elles doivent être. «Avant, un contexte était imposé aux femmes alors qu’aujourd’hui, ce sont les femmes elles-mêmes qui se mettent beaucoup de pression pour atteindre un idéal, d’être la femme parfaite, la mère parfaite.»
Film culte
En 1970, les deux protagonistes du film, interprétées avec brio par Louise Turcot et Monique Mercure, sont des femmes au foyer qui s’ennuient terriblement. Les deux voisines, exaspérées par le fait que leurs époux ne leur accordent pas une grande attention, ont des aventures sexuelles avec plusieurs hommes, habituellement des livreurs ou autres personnes exerçant leur métier à domicile, comme des réparateurs, etc.
Le titre vient notamment de la scène finale, alors que le juge à leur procès pour adultère, indiquant comprendre leurs motifs, conclut son discours en disant: « Vous êtes deux femmes… en or!»
Adaptée du scénario de Claude Fournier et de Marie-José Raymond, et mise en scène par Philippe Lambert, la pièce Deux femmes en or, avec Isabelle Brouillette et Sophie Desmarais, est présentée le samedi 16 novembre à la Salle Albert-Dumouchel. Une production de La Manufacture.
Saviez-vous que…
Les maisons dans lesquelles des scènes du film Deux femmes en or ont été tournées sont situées rue Malo à Brossard.