Imbroglio autour d’un gros lot de bingo

le jeudi 31 octobre 2024

Jeannine Jourdain est convaincue d’avoir touché le gros lot de 7500 $ au Bingo Valleyfield le 24 octobre. Le gestionnaire de l’organisme de jeu refuse toutefois de lui remettre le magot puisque la dame de 90 ans n’aurait pas respecté les règles.

«On débourse 100 $ par soir, sept soirs par semaine au bingo, explique Johanne, la fille de Jeannine. On ne va pas laisser tomber ça. C’est 7500 $, pas juste 100 $.»

La carte était bien pleine avant que 53 boules ne soient tirées. Seule gagnante dans la salle, le gros lot lui aurait donc été remis en entier.

Mme Jourdain était au restaurant de la salle au moment où le numéro gagnant a été découvert. Son fils a appuyé sur le bouton de l’ordinateur, une aide au jeu louée par la nonagénaire, pour signifier le bingo.

«On sait qu’on n’a pas le droit de jouer deux machines, assure Johanne. Dans le fond, mon frère a juste pesé sur le piton. On a appelé ma mère qui était toute proche. Mais à 90 ans, elle ne se mettra pas à courir. En plus, c’est comme si elle avait figé.»

La vérification est faite par l’employée qui confirme le gain. Quelques parties plus tard, le gérant de salle lui a indiqué que le montant ne pourrait lui être versé la même soirée, puisque des vérifications étaient requises.

Les règles du bingo

Le jeu du bingo est assujetti à la Régie des alcools, des courses et des jeux.

Martin Lacroix, directeur général de Bingo Valleyfield, n’était pas présent le jeudi soir. Mais son téléphone a sonné et il a eu à faire des vérifications supplémentaires. Il a même contacté Éric Castonguay, directeur général du Secrétariat du bingo.

Martin Lacroix, directeur général de Bingo Valleyfield. (Photo Journal Saint-François : archives)

Selon les Règles du bingo, l’article 95.4, l’utilisation d’un appareil de vérification est permis si le joueur demeure dans la salle ou le lieu dans lequel se déroule le bingo pendant l’utilisation de l’appareil et il l’opère lui-même.

«J’ai 15 caméras de surveillance dans la salle et on voit bien son fils jouer deux cartes au moins pendant six minutes, soutient M. Lacroix. Ce n’est même pas ambigu. Il faut que tu joues toi-même ta machine. Tout ce temps, Mme Jourdain discute avec l’employé du restaurant et elle continue de lui parler une fois la partie terminée.» 

Il comprend la famille de se démener pour le gros lot. Mais il doit appliquer les règles. «Ce n’est pas une question de gros lot ou de partie à 100 $, plaide-t-il. Le bingo est un jeu d’argent et ça doit être sévère. Sinon, je vais avoir des plaintes.»

À Salaberry-de-Valleyfield, jusqu’à 200 personnes jouent chaque soir à partir de la salle adjacente à l’aréna Michel-Rochefort.

M. Lacroix dit ne pas avoir eu d’écho de joueurs dans la salle qui auraient crié à l’injustice envers Mme Jourdain. 

Néanmoins, Johanne Jourdain a bien l’intention de continuer des démarches pour obtenir gain de cause et le gros lot de 7500 $ pour sa mère.