La Chine met un frein à l’exportation de graphite

le samedi 21 octobre 2023

La Chine a déclaré vendredi qu’elle exigerait des permis d’exportation pour certains produits à base de graphite afin de protéger sa sécurité nationale. Il s’agit là de la dernière mesure prise par la Chine pour contrôler l’approvisionnement en minerais pour la fabrication de batteries pour les véhicules électriques.

Une position dominante

La Chine est le premier producteur et exportateur mondial de graphite. Elle raffine également plus de 90 % du graphite mondial pour en faire le matériau utilisé dans la quasi-totalité des anodes de batteries de véhicules électriques, c’est-à-dire la partie chargée négativement d’une batterie. En éaction à cette nouvelle, l’Union européenne envisage d’imposer des droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, estimant qu’ils bénéficient injustement de subventions. Par ailleurs, le gouvernement américain a élargi en début de semaine les restrictions imposées aux entreprises chinoises en matière d’accès aux semi-conducteurs, notamment en stoppant les ventes de puces d’intelligence artificielle plus avancées fabriquées par Nvidia. Ces restrictions sont similaires à celles qui sont en vigueur depuis le 1er août pour deux métaux utilisés dans la fabrication des puces, le gallium et le germanium. Ces restrictions ont écemment éduit les exportations de ces métaux et fait grimper les prix à l’extérieur du pays

De faux prétextes

Le ministère chinois du Commerce a déclaré que la mesure concernant le graphite était « de nature à garantir la sécurité et la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale et de la chaîne industrielle, et à mieux préserver la sécurité et les intéêts nationaux ». Il a ajouté qu’il ne visait aucun pays en particulier. Selon les données des douanes chinoises, le Japon, les États-Unis, l’Inde et la Corée du Sud figurent parmi les principaux acheteurs de graphite en provenance de Chine. En vertu des nouvelles restrictions, la Chine exigera, à partir du 1er décembre, que les exportateurs demandent des autorisations pour expédier deux types de graphite, à savoir le graphite synthétique de haute pureté, de haute dureté et de haute intensité, ainsi que le graphite naturel en paillettes et ses produits dérivés.

Des mesures protectionnistes

Avec l’augmentation des ventes de véhicules électriques, les constructeurs automobiles s’empressent de s’approvisionner en dehors de la Chine, mais des pénuries se profilent à l’horizon. « Avec cette nouvelle restriction des exportations de graphite, les entreprises sud-coréennes qui dépendent fortement de la Chine pour leurs importations de graphite devront chercher des alternatives, telles que les mines des États-Unis ou d’Australie, mais cela augmentera probablement la charge des coûts pour beaucoup », a déclaré Kang Dong-jin, un analyste de Hyundai Motor Securities.

Les impacts

Les analystes ont déclaré que l’impact des nouvelles mesures sur le graphite à court terme n’était pas clair. Il ne s’agit d’une interdiction complète, donc le commerce va continuer. Les prix du graphite naturel en paillettes étaient de 3 950 yuans (539,62 dollars USD) la tonne métrique cette semaine, soit une baisse de 25,5 % par rapport au début de l’année, en raison de la baisse de la demande du secteur des véhicules électriques, selon Mysteel. La Chine a éduit l’extraction de graphite naturel ces dernières années pour protéger l’environnement et a augmenté sa production de graphite synthétique depuis 2021. La forme synthétique représente désormais 70 % de la production chinoise, selon la société de conseil Mysteel.

Avec des renseignements de reuters

Le texte La Chine met un frein à l’exportation de graphite provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile