L’Antichambre 12-17 : comme un phare dans la nuit

le mercredi 26 juin 2024

L’Antichambre 12-17 répondait à un besoin il y a 10 ans. L’organisme en hébergement jeunesse du Suroît permet encore aujourd’hui aux jeunes de se réinventer. D’être eux-mêmes. Une décennie plus tard, le projet est toujours aussi pertinent et vise de nouveaux horizons.

«J’ai été accueillie à bras ouverts et j’ai eu l’opportunité d’être moi-même, a témoigné une jeune lors d’un rassemblement pour l’anniversaire de la ressource située sur le chemin Larocque. J’ai vu les jeunes venir et partir comme de nouvelles personnes et pour le mieux. Merci L’Antichambre; je vous aime beaucoup et vous m’avez appris à m’aimer moi-même.»

Le projet de concertation visait à la base la prévention de l’itinérance jeunesse. Finalement, les interventions avec les jeunes d’âge mineur vont au-delà d’offrir un toit. 

«On a tellement de beaux jeunes, a confié Chantal Lizotte, directrice général de l’organisme. En arrivant ici, ils ne sont plus un diagnostic ou un trouble du comportement. Ils viennent ici pour montrer le meilleur d’eux-mêmes.»

Des victoires

Comme la ressource est un milieu de vie, les usagers peuvent se révéler comme ils sont, dans leur quotidien. Les intervenants peuvent agir au développement de l’estime de soi des visiteurs et mettre en lumière les petits gestes qu’ils font.

La clientèle est adolescente; entre l’enfance et la majorité. L’Antichambre, avec ses différents ateliers, facilite le passage à l’âge adulte pour elle.

«Chaque jeune repart avec plus de confiance en lui, poursuit Mme Lizotte. Les jeunes brillent à la mesure de ce qu’ils veulent faire. Ils sont au centre de leur démarche et, des fois, de toutes petites choses peuvent faire une différence.»
Parmi les victoires qui proviennent de L’Antichambre, elle note un adolescent qui vivait dans la rue, sans réseau, et dont la situation était précaire. Il a été hébergé à la ressource et, dans un climat propice à son épanouissement, il a pu compléter son secondaire 5. 

Auberge du cœur 

Depuis environ trois ans, L’Antichambre a rejoint le regroupement des Auberges du cœur. Si bien que ses portes sont ouvertes 24/7 avec neuf lits et deux autres de débordements selon les urgences. L’endroit se veut un lieu sécurisant pour les fugueurs qui arrivent de façon volontaire. Mme Lizotte a laissé savoir qu’entre 80 et 90 jeunes différents avaient bénéficié d’un lit lors de la dernière année, pour un séjour moyen de 12 jours. 

L’équipe stable, composée d’une quinzaine de personnes, contribue au développement d’une âme à cet endroit. Les jeunes s’y sentent accueillis ce qui instaure un sentiment d’appartenance important. 

Accessibilité au logement

La crise du logement est difficile pour tous. Surtout pour des jeunes avec peu d’économie et aucune référence. L’Antichambre aimerait ajouter un volet de cohabitation pour aider les jeunes à éventuellement accéder à un appartement.

«On souhaite avoir un espace où on louerait des chambres ou des logements pour mettre les jeunes en cohabitation, pour les soutenir et les accompagner dans cette démarche, mentionne Chantal Lizotte. Afin qu’ils deviennent de bons cohabitateurs, jusqu’à une autre vie. On travaille là-dessus de manière intensive.»

L’Antichambre 12-17 – hébergement jeunesse du Suroît est située sur le chemin Larocque à Salaberry-de-Valleyfield. La ressource a récemment célébré ses 10 ans. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)