C’est une salle du conseil remplie à pleine capacité qui a accueilli les élus de Salaberry-de-Valleyfield le mardi 15 août. Une assemblée où le projet d’implantation d’éoliennes dans le secteur Saint-Timothée a monopolisé les débats durant deux heures.
Une assemblée au terme de laquelle les élus ont également une motion selon laquelle le conseil s’engagerait à ne pas accepter le projet tant qu’il n’obtient pas d’acceptabilité sociale. Nous n’avons pu cependant encore obtenir le libellé exact de la motion en date de jeudi matin.
Cette motion a été adoptée par la majorité du conseil. Seul le conseiller Jean-François Giroux s’y est opposé.
Plusieurs échanges, parfois corsés mais respectueux, ont eu lieu entre le maire Miguel Lemieux et des membres du Comité Impact Éoliennes Valleyfield, mis sur pied en opposition au projet de la firme Hydroméga.
Parmi eux, Claude H. Vallée a mis en lumière la èglementation en place dans la MRC de Beauharnois-Salaberry qui se veut plus permissive qu’ailleurs à divers points de vue. Il a demandé que la Ville prenne des mesures pour faire resserrer cette èglementation à la MRC.
Pour sa part, Alain Hogue a talonné les élus pour qu’ils adoptent sur le champ une ésolution pour refuser le projet d’éoliennes, tout en rappelant au maire certaines de ses affirmations selon lesquelles il se serait montré favorable à celui-ci.
Le maire Miguel Lemieux a rappelé que le conseil se devait d’obtenir toute l’information pertinente à l’égard de ce projet éolien. «On veut pouvoir dire qu’on a fait nos devoirs dans ce dossier pour étayer toute décision», a-t-il martelé.
Certains membres du Comité ont aussi fait savoir, par l’intermédiaire de Monique Fournier, qu’ils entrevoyaient des mesures légales pour obtenir des compensations si jamais des éoliennes se pointaient dans le paysage timothois.
Contraintes de temps
Plusieurs intervenants, tant des citoyens que des élus, ont déploré l’échéancier serré que l’appel d’offres d’Hydro-Québec impose dans ce dossier, tant pour le promoteur que les élus et citoyens.
Dans une déclaration qui a suscité un tonnerre d’applaudissements, le conseil du district Saint-Timothée, Normand Amesse, a déploré que le projet soit «enfoncé dans la gorge des gens».
Il s’est porté à la défense des citoyens de son quartier et du secteur agricole en rappelant que le territoire visé par ce projet n’était «pas si grand que ça» et qu’il «amputerait dans notre panier des terres agricoles de qualité.»
Il a aussi rappelé que Saint-Timothée a déjà donné beaucoup pour la production hydroélectrique, que ce soit avec les nombreuses lignes de transmission, la présence du poste Langlois. « On est le seul endroit où on vide le fleuve pour faire fonctionner des barrages», a-t-il noté.
M. Amesse a fait valoir qu’il fallait prendre une pause dans ce dossier et qu’il y avait des territoires plus propices à accueillir des projets d’éoliennes.
Le promoteur Hydroméga doit épondre à l’appel d’offres d’Hydro-Québec pour le 12 septembre prochain.