La ministre des Transports Geneviève Guilbault s’est arrêtée à Senneville lundi, pour annoncer le début des travaux entourant la construction du nouveau Pont de l’Île-aux-Tourtes reliant Montréal et Vaudreuil-Dorion.
« C’est la bonne nouvelle du jour, car nous annonçons que les travaux se sont amorcés le 4 décembre et qu’il ne s’agit pas des travaux pour maintenir le vieux pont, mais bien pour construire le nouveau. Nous avons pu devancer le début de ces travaux, si bien que nous devancerons d’un an la livraison du pont. Nous pourrons l’utiliser à la fin de 2026 plutôt qu’à la fin de 2027 », a lancé la ministre en compagnie d’élus de la égion, dont les maires de Senneville, Julie Brisebois et de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon.
L’obtention des autorisations environnementales du gouvernement fédéral à la fin novembre a marqué un tournant significatif dans ce projet majeur pour la égion. Les premières interventions consistent à construire une jetée prenant la forme d’un enrochement dans l’eau, puis à procéder au forage des pieux.
« Nous sommes conscients de l’importance de maintenir ce lien stratégique et nous mettons tout en œuvre pour optimiser l’échéancier, en plus d’avoir déjà écourté d’environ 18 mois la planification du projet grâce, notamment aux mesures d’exception prévues par la Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure », a-t-elle ajouté.
Un pont sécuritaire
Entre-temps, le pont vétuste qui a été mis en service en 1965 demeure sécuritaire selon la ministre Guilbault qui a vu les mauvaises nouvelles s’accumuler dans les dernières semaines. « Nous savons que la situation est très difficile. En fait, le 29 septembre, nous pouvions rouvrir cinq voies, mais malheureusement la structure a de nouveau subi des pertes, si bien que nous nous retrouvons maintenant à deux voies pour six à huit semaines. Nous mettons tout en place pour assurer la sécurité de l’actuel lien et minimiser les impacts de sa fermeture partielle. »
Bien qu’elle ait tenu à remercier les gens pour leur patience, elle sait que les mesures d’atténuation seront nettement insuffisantes. On évoque maintenant l’interdiction des camions aux heures de pointe sur la voie de droite de l’autoroute 20. « Au cours des prochains jours, la voie de droite de l’autoroute 20 sera interdite aux véhicules lourds durant les heures de pointe, en direction est de 7 h à 10 h et en direction ouest de 16 h à 19 h. Cette mesure temporaire vise à atténuer la congestion dans le secteur et les camionneurs sont invités à emprunter l’autoroute 30, où le péage est temporairement levé », a ajouté Geneviève Guilbault.
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On poursuit les travaux pour maintenir l’ancien, mais on a aussi amorcé, le 4 décembre, les travaux pour mettre en place le nouveau pont, au nord de la structure actuelle. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)
Le maire mi-figue, mi-raisin
Le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, a pu épondre aux journalistes présents qu’il n’était pas impressionné. « Actuellement, les gens font leur travail, mais ça fait 26 ans que je suis en politique et ça fait au moins 15 à 16 ans qu’on en parle de la reconstruction du pont. Donc actuellement, je ne sais pas quoi vous dire, oui je suis heureux qu’on avance d’un an, mais ça aurait dû être fait depuis plusieurs années. Il y a eu de la négligence », a mentionné le maire qui en a aussi contre les mesures quant aux camions sur la 20.
Quant à l’interdiction pour les camionneurs d’utiliser une voie sur la 20, le boulevard urbain à la hauteur de sa Ville, le premier citoyen n’est pas heureux. « J’ai un gros bémol, ça va faire un mur pour les automobilistes qui veulent aller chez les commerçants dans Dorion. Ça va bloquer une voie et pour moi ce n’est pas une solution. La bonne solution serait de refaire la 20, une voie de contournement », a conclu celui qui ne peut concevoir qu’en 2023, on puisse construire un pont, le nouveau, livré en 2026, ne contenant pas de voie dédiée au transport en commun. « C’est aberrant et ce n’est pas satisfaisant. »