Lumin-ART : 20 ans à illuminer le Québec et le monde

le vendredi 16 juin 2023

À travers ses 20 années d’existence, Lumin-ART a fait son chemin sur les scènes du Cirque du Soleil, des Jeux olympiques et même des pyramides d’Égypte. En quelque sorte, la compagnie spécialisée en conception visuelle de Simon Gauthier ne fait que reproduire ce que son créateur faisait dans son enfance, dans l’arr. de Saint-Hubert.

Ce n’est pas un hasard si Simon Gauthier a choisi le milieu du spectacle pour en faire une carrière.

«J’ai fabriqué mon premier projecteur d’éclairage à 9 ans. Au primaire, j’avais pris en charge l’organisation des spectacles à l’école. Si ma mère était là, je l’entendrais dire : « chaque fois que Simon revenait d’un spectacle, il essayait de reproduire le spectacle à la maison! »» souligne l’homme de 37 ans.

Celui qui prenait un malin plaisir à l’approche de la fête d’Halloween a même créé un petit théâtre dans le sous-sol de ses parents à 13 ans, avec rideaux et poulies. À l’écouter parler de son métier, on est peu surpris d’apprendre qu’il a démarré sa compagnie dès ses 17 ans.

Caméléon

Lumin-ART effectue deux types de mandat. D’abord un mandat de production, où elle prend en charge tous les aspects d’une production, comme la direction de production, la direction technique, les techniciens opérateurs et le design. Puis, un mandat de design.

Par exemple, le Cirque du Soleil pourrait demander à Lumin-ART de faire la conception d’éclairage ou la conception visuelle de son spectacle.

 

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L’un des mandats de Lumin-ART, sur le Colisée de Rome. (Photo : Gracieuseté)

 

L’entreprise travaille ainsi derrière plusieurs grandes et petites entreprises du monde du spectacle. Son créateur vit d’ailleurs très bien à laisser les projecteurs sur les autres.

«On fait un peu un travail fantomatique, dans le sens qu’on n’est pas le Cirque du Soleil, on n’est pas Éloize, mais on est en arrière de toutes ces organisations. Ces gens-là nous connaissent, mais on n’est pas tannant. On est caméléon», soutient-il.

Ce dernier tenait cependant à faire une exception pour cet anniversaire : «on a 20 ans, on est là et on est fier de dire qu’on aide ces compagnies».

«Au début, on était 3, 4, 5, c’était les amis du cégep! Un faisait la construction de décor, l’autre le design, moi l’éclairage. Et cette année, on a dépassé la barre des 800 employés!»

-Simon Gauthier

Toujours présents sur les scènes d’ici

L’entreprise peut se vanter d’avoir travaillé à New York, en France, au Colisée de Rome, ou même pour une tournée internationale de Nine Inch Nails ou le lancement d’un album de Céline Dion.

Néanmoins, les scènes locales sont toujours bien au cœur de son quotidien. Parfois pour des événements ponctuels – elle sera d’ailleurs à l’œuvre pour le spectacle de la Fête nationale à Saint-Hubert – et parfois elle fournit des techniciens à l’année, comme au centre de congrès de Saint-Hyacinthe ou au Dock 619 de Longueuil.

 

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Simon Gauthier, fondateur Lumin-ART, a beaucoup accompli depuis le temps où il créait des pièces de théâtre dans le sous-sol de ses parents à Saint-Hubert. (Photo : Gracieuseté)

 

«Ce serait facile de dire comme professionnel : ah les petits théâtres, ça ne m’intéresse plus! Mais il y a une belle arborescence et stabilité au sein de l’entreprise et c’est pour ça, je pense, qu’on a bien grandi et qu’on a de plus en plus d’employés. J’essaie de ne pas mettre de côté différents types de projets ou différents marchés», note Simon Gauthier.

«La Rive-Sud, on était là dès le début et on est encore là!» ajoute-t-il.

Casse-tête de la pandémie

La pandémie a créé de sérieux maux de tête au milieu du spectacle et de l’événementiel.

«J’avais 17 assistants qui géraient presque entièrement ma compagnie avant la pandémie. Là, je suis à trois. Ça ne veut pas dire qu’on gère moins, ça veut dire qu’on en a plus à gérer!» illustre Simon Gauthier, qui indique que les deuxième et troisième confinements ont été les pires pour le départ de techniciens.

Afin de survivre à cette période, il a dû innover : mise en place de «techniciens sûrs», vaccinés et avec masque; une équipe «push-push» pour nettoyer l’équipement au retour d’événements; et une présence plus importante sur les plateaux de tournage – les premiers à être relancés dans le milieu.

«Ça m’a permis de maintenir une bonne masse de techniciens pendant la pandémie et de faire certains revenus. Puis, quand les projets ont recommencé, personne n’avait de technicien sauf nous!» relate le fondateur de Lumin-ART.

Une relance qui s’apparentait toutefois à un «bordel total», admet-il, avec une congestion de spectacles.

«En 2022, il y avait tellement une pénurie dans le milieu du spectacle, qu’on était en opération «on sauve les meubles», «on fait des miracles pour le tout monde». Mais on a éussi haut la main. Je suis un passionné, jamais je ne me laisserai abattre», assure Simon Gauthier.