Malyka Diallo: sobre et bien en selle

le mercredi 11 septembre 2024

Depuis 2 ans et huit mois, Malyka Diallo n’est plus dépendante à l’alcool. Elle embrasse la sobriété. Une nouvelle vie s’ouvre à la Campivallensienne de 27 ans. Tellement que la nouvelle cycliste a décidé de rouler pendant sept jours dans les Laurentides au profit du Centre de réadaptation en dépendance Portage qui a été important dans sa transformation.

L’alcool est entré dans sa vie à 12 ans. Trois ans plus tard, la Direction de la protection de la jeunesse la plaçait devant un choix; trois ans en centre jeunesse ou six mois à Portage. Elle a opté pour le séjour plus court.

«J’ai toujours dit que je ne savais pas boire, explique Malyka. Mais je n’ai jamais dit que j’étais alcoolique. Les gens me disaient que c’était impossible. J’ai donc continué à m’enfoncer dans ma noirceur, si je peux dire ça comme ça. Je trouve ça important de montrer aux autres que ça se peut que tu aies un problème de consommation, que ça se peut que tu aies envie d’arrêter. Que tu n’es pas obligé de te rendre jusque-là.»

Portage, l’a bousculée. Elle a traversé une remise en question. Que ce soit sur ses habitudes de vie, ses comportements ou ses émotions. «Portage m’a enseigné beaucoup, assure-t-elle. Il m’a montré à parler et nommer mes émotions au lieu de frapper dans les murs et de consommer. J’ai aussi découvert que j’avais une voix pour parler au lieu de crier.»

Une nouvelle voie

Son cheminement n’a pas été un long fleuve tranquille. Mais, elle n’a pas consommé depuis 2 ans et 8 mois. «Je n’ai pas de mots, évoque-t-elle avec émotion. Je n’ai juste pas de mots pour exprimer à quel point je suis fière de la personne que je suis devenue.»

Sa vie a fait un 180 °. Éducatrice spécialisée de formation, elle a mis sa vie professionnelle sur pause. Elle a mis sur pied son projet, Sobriété naturelle, qui prend forme sur Instagram. Avec une approche spirituelle et holistique, Malyka veut accompagner les gens dans leur démarche vers la sobriété. 

Malyka Diallo est sobre depuis 2 ans et huit mois. Fière de sa démarche, elle veut redonner au Centre de réadaptation en dépendance Portage à partir d’un défi à vélo. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Redonner au suivant

Du 24 au 30 novembre, à l’occasion de la Semaine de la prévention à la dépendance, elle a décidé de redonner au Portage. Pour son programme adolescent, qui a été important pour elle. 

«Plus le temps passe, plus je sens le besoin de déstigmatiser les dépendances, laisse-t-elle entendre. Les gens qui ont une dépendance, ce ne sont pas nécessairement les gens qui vivent sous le pont. Ou ceux qui boivent leur caisse de 12 en se levant le matin.»

C’est avec une amie, adepte d’épreuves longue distance, que l’idée d’un tour à vélo lui est venue en tête. «J’étais avec mon amie Claudine et elle me parlait de ses ironman, triathlon et marathons, indique Malyka. Je lui ai dit que je voulais faire sept jours à vélo. Elle est partie à rire. Un mois plus tard, elle m’a dit qu’elle était fière de moi.»

Le rire qui a fait place à la fierté, c’est parce que la Campivallensienne ne pratiquait pas le vélo. Mais l’équipe de la boutique Giant est tombée sur son projet et a décidé de l’appuyer. Et de lui donner des techniques. «Je ne savais même pas comment freiner, dit Malyka en riant. Le gars chez Giant me l’a montré. Je suis même sûre que lui ne me prenait pas au sérieux.»

L’apprentissage du vélo ne s’est pas fait sans difficulté. La douleur physique était présente. Mais celle qui dit avoir une tête de cochon n’a jamais douté.

D’autant plus que son objectif de 1000 $ a été atteint en cinq jours seulement. Ce qui l’a incitée à le doubler. Il est toujours possible de participer à la campagne de levée de fonds via ce lien.