Meyeur : les jeux pour retrouver le plaisir de la conversation

le vendredi 9 février 2024

Nous sommes le 24 décembre 2020, en pleine pandémie. Adrienne Morissette et Andrée-Anne Côté, mère et fille, passent le réveillon de Noël seules, dans le condo de la maman. Pour animer la soirée, celle-ci propose un jeu : s’inventer des modèles d’affaires. Sans le savoir, elles allaient jeter les bases de Meyeur, une compagnie de leur cru qui offre à ce jour six jeux de conversation.

Si l’une a autrefois possédé un club vidéo et que l’autre a travaillé dans le cinéma et la télé, on devine rapidement que les deux femmes de La Prairie ont choisi le bon domaine pour développer leur entreprise.

Elles complètent souvent la phrase de l’autre, discutent avec passion des bienfaits des jeux de conversation et ont le sourire facile lorsqu’elles évoquent la rétroaction qu’elles ont reçue. En particulier, celle entourant leur jeu Les mots d’amour.

«Quand on l’a sorti, la première Saint-Valentin, on a vu beaucoup de publication sur les réseaux sociaux de couples qui l’ont amené au resto, pendant une date, qui ont ri, qui ont pleuré», affirme Andrée-Anne Côté.

«On a une amie que son chum n’aime pas trop ces affaires-là et elle l’a convaincu en disant que c’était pour aider une entrepreneure. Elle a sorti le jeu au resto et elle a dit que ç’a été leur plus beau souper depuis des années», ajoute la maman.

Les mots d’amour s’adresse certes aux couples, mais aussi aux autres types de relation, «afin de se sentir vu et aimé».

Pas de règles

En plus de Les mots d’amour, les deux entrepreneures ont développé deux jeux plus légers pour les soirées, Parle parle, jase jase versions 1 et 2, un jeu axé sur l’introspection, Les grandes questions, ainsi que deux jeux destinés aux entreprises : un pour briser la glace et un pour renforcer l’esprit d’équipe. Tous leurs jeux, qui contiennent de 42 à 52 cartes, ont d’ailleurs été testés selon le public cible.

Le concept est simple : on pige une carte et on démarre une conversation. Les deux entrepreneurs admettent ne pas aimer un cadre trop strict. «Tu le fais comme tu le sens», assurent-elles.

«Notre ligne directrice, c’est de susciter une émotion positive, on veut aller dans ce qui nous anime.»

-Adrienne Morissette

«Pour un jeu comme Les mots d’amour, certains vont cacher une carte de temps en temps dans la boîte à lunch, d’autres tirent une carte par semaine, il y en a qui vont écrire sur la carte», évoque Andrée-Anne Côté.

Si pour tous les autres jeux, chaque carte contient une question, on retrouve sur celui-ci des phrases à compléter.

«On ne prend pas nécessairement le temps, les couples, de se dire ces choses-là après 10 ans de relation. Et le principe aussi avec le début de phrase, c’est que moi, j’aime ça recevoir et écrire des cartes, mais parfois, les gens ne savent pas quoi écrire, alors ça permet d’exprimer des sentiments plus facilement», ajoute-t-elle.

 

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Les six jeux développés par Meyeur au cours des trois dernières années. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

 

Fières

Trois ans plus tard, de voir que les deux femmes peuvent travailler à temps plein dans Meyeur, leur entreprise est rendue à six jeux, en plus de trois qui sont traduits en anglais, qu’une compagnie comme Rona a acheté les jeux d’entreprise pour tous les gestionnaires qu’ils engageront en 2024, les remplit de fierté.

D’autant plus qu’elles réalisent ce projet au complet par elles-mêmes, de la réalisation des questions jusqu’au design des cartes et au graphisme de l’entreprise. Elles entrevoient d’ailleurs de belles choses pour Meyeur dans l’avenir.

«Je me disais simplement : comment lui faire passer une belle soirée le 24 décembre, seule avec sa mère», se rappelle Adrienne Morissette.

 

Pourquoi Meyeur?

«Quand on cherchait le nom, on se disait : qu’est-ce qu’on veut faire avec cette entreprise-là? Au début c’était les grandes questions : avoir une meilleure connaissance de soi, une meilleure écoute avec soi-même, devenir la meilleure version de soi. Le terme «meilleur» revenait toujours.

«Mais ça ne pouvait pas être «meilleur», le nom de la compagnie, c’est trop commun. Il fallait inventer un mot, alors en twistant les lettres, en faisant une faute volontaire, ça devenait plus un brand qu’un qualificatif, tout en rappelant le qualificatif, et ça marchait plus français-anglais.»

 

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Andrée-Anne Côté et Adrienne Morissette indiquent avoir toutes les deux l’amour de l’entreprenariat. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)