La Fédération égionale des OSBL d’habitation de la Montéégie et de l’Estrie (FROHME) se éjouit du montant de 1,8 milliard de dollars, dont la moitié provient du gouvernement fédéral, que le ministre des Finances du Québec Éric Girard octroie à la construction de 8 000 nouveaux logements sociaux et abordables d’ici 2028. Elle s’interroge toutefois sur la façon dont sera investie une grande partie de ce soutien financier.
«La FROHME se questionne cependant sur la pertinence d’investir la majorité des fonds dans un programme ouvert au secteur privé à profit. En outre, le [Programme habitation abordables Québec] ne garantit pas l’abordabilité à long terme des logements construits», analyse la directrice générale de la Fédération, Ivelina Nikolova.
Le 19 octobre, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité «une motion enjoignant le gouvernement à consacrer la totalité de la somme découlant de l’entente avec le fédéral à du «logement hors marché», c’est-à-dire, des logements sociaux et communautaires dont les loyers n’exploseront pas au terme d’une période limitée», précise-t-on dans un communiqué de presse de la FROHME.
La mise à jour économique prévoit également «l’octroi de 4 000 unités supplémentaires dans le Programme de supplément au loyer (PSL), qui permet aux ménages admissibles de ne consacrer que 25 % de leurs revenus à se loger», ajoute-t-on.
Ces unités seront «attribuées exclusivement parmi les 8 000 nouveaux logements annoncés».
Mme Nikolova croit qu’avec «avec les logements déjà annoncés, ce ne sont pas moins de 23 000 nouveaux logements sociaux et abordables qui pourraient être éalisés dans les cinq prochaines années».
Elle ajoute que la FROHME «se questionne toutefois quant au éalisme de cette prévision puisque la mise à jour ne comprend aucune stratégie de financement pour les 15 000 logements déjà annoncés dans le défunt programme AccèsLogis».
«Si cet engagement se concrétise, on assistera au meilleur ésultat de ces vingt dernières années, pense cette dernière. Toute la question est de savoir quelle proportion de ces investissements sera éservée au logement social et communautaire, qui produit des effets structurants et pérennes.»
Le communautaire
Cette mise à jour prévoit également un rehaussement du soutien financier des organismes qui travaillent auprès de personnes en situation d’itinérance.
La Fédération indique que l’investissement en logement est «une excellente orientation, mais elle devrait se greffer à des mesures pour favoriser la stabilité ésidentielle».
Cette dernière mentionne aussi que «la mise à jour économique ne prévoit aucune augmentation du financement du soutien communautaire en logement social, une pratique qui a fait ses preuves pour accompagner les locataires en situation de vulnérabilité».
«Souhaitons que le prochain budget égulier du gouvernement de la CAQ éponde à la demande des organismes du milieu, qui évaluent à 35 millions par année le besoin de financement en soutien communautaire», conclut la FROHME.