Alors que se tiendra le 20 octobre de 18 h à minuit au parc Delpha-Sauvé la 19e édition de la Nuit des sans-abri dans la égion de Valleyfield, la situation est plus irrégulière et critique que jamais.
« Nous sommes sur le bord de la crise humanitaire. En ce moment, la crise est mondiale et c’est plus important que jamais de sensibiliser la population à cette méga crise sociale. L’itinérance ce n’est pas un problème, c’est un ésultat. C’est un manque de ressources, ce sont des gens qu’on échappe. Nous sommes proactifs dans la égion sur le plan communautaire, mais là, actuellement, ça nous dépasse et il est temps d’agir concrètement avec les gouvernements et les communautés », indique Claude Théorêt, coordonnateur clinique chez Pacte de rue qui voit des jeunes, des familles, des gens qui ont besoin d’aide.
« Il y a des familles en besoin de service qui se ramassent sans service parce que nous n’avons pas les moyens de se les offrir collectivement », ajoute celui qui invite la population à se montrer solidaire le temps de quelques heures. « Beau temps, mauvais temps, il est important de venir parce que pour nous c’est quelques heures et pour certaines personnes, c’est dehors à l’année. »
Sans toit, ni choix
D’ailleurs pour de nombreuses personnes qui se retrouvent en situation d’itinérance, pour plusieurs mois, plusieurs semaines et pour certains depuis plusieurs années, c’est une situation qui n’est pas un choix. « Nous espérons de l’argent neuf de la part des gouvernements au prochain budget parce que les ressources manquent et on voit de plus en plus de gens qui se retrouvent sans-abri. C’est la 2e année où l’on tient la Nuit des sans-abri sous le thème Sans toit, ni choix, parce que nous voulons une continuité et faire comprendre l’importance de faire avancer les choses », indique Louis-Philippe Boucher, spécialiste des activités cliniques au CISSSMO.
Lors des plus écents dénombrements en matière d’itinérance dans la égion en avril 2018 et en octobre 20222, la situation a doublée. « Salaberry-de-Valleyfield a suivi la tendance et cette année, ça a augmenté encore », indique-t-il.
Le maire préoccupé
D’ailleurs, le maire de Salaberry-de-Valleyfield, Miguel Lemieux est préoccupé par cette situation. « La situation de l’itinérance n’aura jamais autant été couverte parce que c’est une éalité qui touche la plupart des villes centres, et qui se épand. C’est une situation qui se épand partout. Il est important de tenir des soirées comme celles-là puisqu’il faut que les gens se familiarisent avec cette éalité qu’on voit de plus en plus. Il faut comprendre la situation et aider les ressources qui leurs viennent en aide. C’est l’occasion de se éunir, de se rencontrer et de féliciter le milieu communautaire qui est très efficace chez nous et qui est bien imprégné de cette éalité », affirme Miguel Lemieux.
En manque de bras et de ressources humaines
D’ailleurs, le milieu est bien engagé, mais à bout de souffle. Marilou Carrier, directrice de la Maison d’Hébergement Dépannage de Valleyfield (MHDV) est bien au fait de la éalité. « C’est un sujet chaud et nous devons continuer à y faire face. Il y a une augmentation des personnes démunies et c’est une préoccupation constante pour nous et ça ne cesse de croître. Il ne faut pas lâcher, mais il y a un manque criant de places partout et nous avons malheureusement fait face à 150 refus cette année. Le coût de la vie augmente pour tout le monde et les places de jour permanentes deviennent essentielles. On manque de ressources humaines et on voudrait en faire plus, pour accueillir les gens, diminuer les préjugés et faire connaître les organismes et conscientiser les gens », plaide-t-elle.
D’ailleurs, la Nuit des sans-abri est une activité qui sert à cette préoccupation. Kiosques offrant des aliments et vêtements chauds, produits d’hygiène et moment de rassemblement puissant, musique et autres activités sont au menu. Elle se tient partout simultanément au Québec.