On se prépare à la grève des travailleurs automobiles aux États-Unis

le mardi 12 septembre 2023

Environ 146 000 ouvriers américains de l’industrie automobile menacent de déclencher une grève cette semaine si General Motors, Ford et Stellantis ne épondent pas favorablement à leurs demandes d’augmentations de salaire significatives et de restauration des concessions faites il y a plusieurs années, lorsque ces entreprises étaient en difficulté financière. Shawn Fain, le déterminé président du syndicat United Auto Workers (UAW), a lancé cette menace de grève si aucune des trois entreprises ne parvient à un accord avant la date butoir de leur contrat, fixée au 14 septembre à 23 h 59, heure de l’Est.

Les négociations sur les salaires et les avantages sociaux ont débuté la semaine dernière, et bien que des progrès aient été éalisés, il est possible qu’un accord final ne soit pas atteint à temps pour éviter une perturbation majeure de la production automobile aux États-Unis.

Revendications des travailleurs

Le syndicat éclame une augmentation salariale de 46 % sur une période de quatre ans, ce qui porterait le salaire horaire moyen d’un ouvrier d’usine de 32 à 47 $ l’heure. Les travailleurs demandent également la suppression des niveaux de salaires différenciés, une semaine de travail de 32 heures payée comme 40 heures, le retour aux pensions à prestations définies pour les nouveaux employés (actuellement bénéficiaires de plans de retraite de type 401(k)), et l’indexation des salaires sur le coût de la vie, entre autres avantages.

De manière significative, le syndicat souhaite également représenter les travailleurs dans dix usines de batteries pour véhicules électriques, visant à garantir des salaires compétitifs pour ces employés. Cette initiative découle du changement de l’industrie automobile vers les véhicules électriques.

Les offres des entreprises

Ford a proposé une augmentation cumulée de 10 % sur quatre ans, avec des paiements forfaitaires, dont 6 000 dollars pour couvrir l’inflation. GM a également offert une augmentation de 10 % avec des montants similaires. Stellantis, pour sa part, a proposé des augmentations salariales de 14,5 % sur quatre ans, sans paiements forfaitaires, mais avec une protection contre l’inflation. Les entreprises ont toutes inclus des primes de ratification de contrat mais rejeté la éduction de la semaine de travail demandée par l’UAW.

Selon Ford, leur offre augmenterait le salaire annuel moyen, y compris les heures supplémentaires et les primes, de 78 000 dollars l’année dernière à plus de 92 000 dollars la première année du nouveau contrat.

Argument des constructeurs automobiles

Les constructeurs estiment que les demandes du syndicat sont excessivement coûteuses. Ils soulignent qu’ils doivent investir considérablement pour maintenir la production de véhicules à moteur à combustion tout en s’adaptant aux véhicules électriques et aux batteries. De plus, ils avertissent que des accords trop généreux avec l’UAW entraîneraient une hausse des prix de vente, les plaçant au-dessus de leurs concurrents européens et asiatiques.

Impact potentiel sur l’approvisionnement en véhicules

Les trois constructeurs disposent actuellement d’un stock suffisant pour environ 70 jours, mais une grève prolongée pourrait épuiser cet inventaire. Les acheteurs pourraient se tourner vers des concurrents non syndiqués, ce qui augmenterait les prix des véhicules.

Impact sur l’économie américaine

Une grève prolongée, notamment dans le Midwest où la plupart des usines sont situées, aurait des conséquences économiques significatives. L’industrie automobile représente environ 3 % du PIB américain, et les constructeurs de Detroit dominent ce marché.

Les enjeux financiers

Les entreprises ont des liquidités pour faire face à une grève, tandis que le syndicat dispose d’un fonds de grève de 825 millions de dollars, mais cela ne durerait que trois mois si tous les travailleurs participent à la grève. Il est difficile de prédire l’issue de ces négociations, mais les enjeux sont élevés pour les travailleurs, les entreprises et l’économie américaine dans son ensemble. Les discussions se poursuivent, mais une grève pourrait avoir un impact significatif sur plusieurs fronts. Au Canada, le syndicat Unifor a fixé au 18 septembre la date butoir pour les négociations avec les constructeurs Ford, GM, et Stellantis.

Avec des renseignements d’Automotive News Canada

 

Le texte On se prépare à la grève des travailleurs automobiles aux États-Unis provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile