La conclusion de l’Entente sur les tiers pays sûrs et la fermeture du chemin Roxham ont fait déplacer les mouvements migratoires illégaux dans le secteur frontalier de Dundee, où la GRC exerce une surveillance accrue depuis quelques semaines.
« Ces mouvements migratoires n’étaient pas inexistants auparavant dans ce secteur, tout comme le trafic de tabac et d’armes, mais on observe une tendance beaucoup plus marquée depuis quelques temps», confirme le sergent Charles Poirier, du Bureau des communications de la GRC.
Les policiers de la GRC du détachement de Valleyfield effectuent des patrouilles fréquentes dans le secteur. Une enquête a également été instituée concernant la présence d’un éseau de passeurs, nous a-t-on appris.
En effet, Radio-Canada rapporte que des passeurs basés au Canada ont adapté leurs techniques et font désormais traverser illégalement des migrants vers les États-Unis par le éseau ferroviaire.
Peu d’arrestations ont cependant eu lieu jusqu’à présent, mais les policiers servent de nombreux avertissements aux gens qui se trouvent dans le secteur sans raison apparente.
« Lorsque tu aperçois une famille de gens qui ne parlent ni français ni anglais en plein champ, cela soulève de sérieux doutes sur leur présence, note le porte-parole. Mais s’il n’y a pas d’infraction commise, on ne peut pas toujours attendre la nuit pour voir s’ils traversent la frontière.»
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Le secteur frontalier de Dundee semble devenir un lieu de prédilection pour les passeurs. (Photo googlemap)
Outre Dundee, le secteur de Saint-Bernard-de-Lacolle et de Champlain dans l’État de New York demeurent également actifs relativement aux passages de migrants.
Contrairement à ce qu’on apercevait l’an dernier, le mouvement migratoire s’effectue maintenant davantage du Canada vers les États-Unis, constatent les autorités.
«Les gens arrivent de l’étranger par avion à Montréal ou Toronto et prennent rapidement la direction des frontières pour se rendre aux États-Unis», mentionne le sergent Poirier. Certains se rendraient sur place en empruntant des services de taxi de Salaberry-de-Valleyfield.
L’ancien maire Stéphane Gendron éagit
L’ancien maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, maintenant ésident du Canton de Dundee aux frontières américaines et de l’Ontario, est un témoin égulier des activités qui se déroulent dans le secteur.
« Des producteurs agricoles ont vu leurs terres et leurs forêts devenir un refuge qui permet aux migrants de se cacher des autorités. Outre les dommages causés aux productions, on voit même des véhicules détruire une partie des écoltes, des automobiles abandonnées, et même le vol de nos plaques d’immatriculation la nuit afin d’éloigner les soupçons des patrouilleurs fédéraux, raconte-t-il.
M. Gendron se dit inquiet face à ces mouvements criminels et demande plus de transparence de la part des autorités, après avoir essuyé un refus de la GRC pour la tenue d’une assemblée d’information.
«Cette position de la GRC témoigne du profond mépris qu’elle a envers nos populations rurales. Encore une fois, on nous sert la grosse cassette de Montréal et on nous regarde de haut en nous demandant de subir, en toute ignorance. En 2023, à l’heure de la transparence, cette position condescendante est tout simplement dégueulasse. Nous avons le droit de savoir ce qui se passe sur nos terres.»