Pour enseigner il faut vouloir réussir

le mardi 29 août 2023

Avec environ 5000 postes d’enseignants à pourvoir au Québec en vue de la rentrée qui se déroule dans les prochains jours, Québec ouvre grand la porte aux enseignants non qualifiés.

Or, selon des enseignantes de carrière, le choix de devenir professeur du jour au lendemain n’est pas toujours sans répercussion.

Myriam* qui a gradué en 2010 avec son brevet obtenu après ses quatre années de baccalauréat entreprises en 2006, enseigne au primaire au sein du Centre de services scolaire des Trois-Lacs. « Évidemment, on voit les choses aller et on se doutait que ça s’en venait. J’ai eu une excellente expérience avec une collègue non qualifiée, mais il y a aussi des fois où ça va beaucoup moins bien. Dans le premier cas, la personne a commencé avec de la suppléance, elle avait une mentore, elle posait des questions, elle prenait les moyens pour y arriver et on voyait qu’elle avait le bon vouloir de réussir », explique l’enseignante qui adore son métier.

Quant aux gens moins certains de ce qu’ils font, souvent ils se butent à de nombreux écueils. « À l’inverse, il y a des gens pour qui l’éducation c’est ce qu’ils ont vécu assis sur les bancs d’école à l’époque. Ils idéalisent le travail et croient que c’est seulement d’enseigner à une trentaine d’enfants qui se comportent toujours bien. Il y a plus que ça, il faut planifier, faire des rencontres avec les parents, corriger et bien plus. La tâche est lourde et pour plusieurs, c’est une claque dans la face, la réalité les rattrape et ils regrettent », spécifie celle qui a demandé à ne pas être identifiée.

Certains sont persévérants

Or, parmi les nouveaux enseignants qui n’ont pas étudié dans le domaine ou obtenu le brevet, certains continuent et à force d’acharnement réussissent. « Certains sont épaulés par l’équipe autour, qui prend des tâches, et ça alourdit. Quand je dis que j’aime mon métier, je le fais même si les conditions ne sont pas toujours faciles. Il y a les tâches nombreuses, les élèves à besoins particuliers, les parents qui ne sont pas toujours faciles. Quand les enseignants quittent, c’est pour plusieurs raisons, pas seulement pour le salaire ou la lourdeur de tout mis l’un sur l’autre. C’est parce que ça s’accumule. C’est un travail qui ne finit jamais, tu y penses tout le temps et les moments de répit sont rares », conclut celle qui ne voudrait rien faire d’autre malgré tout et qui adore visiblement les jeunes qui se retrouvent devant elle chaque jour.

*Nom fictif