Pour une meilleure francisation et protection des travailleurs migrants

le lundi 2 octobre 2023

Dans un contexte de pénurie de main d’œuvre, le recours aux travailleurs migrants devient de plus en plus fréquent sur le marché du travail. Le Conseil régional FTQ de la Montérégie se penche sur les façons de leur garantir une meilleure francisation et de meilleures conditions de travail.

Celui-ci tenait une journée d’information à ce sujet le jeudi 28 septembre à Valleyfield, pour mieux renseigner ses différents syndicats sur les mesures qui peuvent être intégrées à cet égard dans les conventions collectives.

On estime que 80% de ces travailleurs étrangers oeuvrent dans le secteur agroalimentaire, mentionne Michel Pilon, fondateur et directeur général du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ).

L’organisme a récemment déposé un volumineux mémoire en marge de la consultation publique sur l’immigration menée par le gouvernement du Québec.

Selon M. Pilon, le fait que ces travailleurs parlent très peu le français et qu’ils sont engagés ici en vertu d’un permis de travail fermé les rend totalement dépendants d’un seul employeur et ouvre la porte à toutes sortes d’abus.

Une démarche d’action collective contre le gouvernement fédéral visant à faire déclarer les permis fermés contraires à la Charte canadienne des droits et libertés a d’ailleurs été présentée lors de cette rencontre par l’avocate Eugénie Depatie-Pelletier, de l’Association pour les droits des travailleuses.rs de maison et de ferme.

Cette réalité est notamment présentée de façon éloquente dans le documentaire intitulé Essentiels, qui rappelle que, bien que ces travailleurs soient essentiels à la production agricole, leur accès à la résidence permanente est limitée et leurs conditions de travail demeurent encore précaires.

La FTQ a aussi participé à la réalisation du film La langue à l’ouvrage, en collaboration avec l’Office québécois de la langue française (OQLF), qui présente des histoires de personnes immigrantes qui ont réussi avec succès leur apprentissage du français.  

«De plus en plus, nos membres sont des gens issus de l’immigration, note Pascale St-Antoine, présidente du Conseil régional FTQ de la Montérégie. On souhaite favoriser leur intégration en facilitant l’accès au cours de francisation.»

Les syndicats font notamment pression auprès des autorités pour que la francisation puisse se faire sur les heures de travail. «Quand un travailleur se présente au cours après sa journée de travail comme c’est le cas actuellement, il n’a pas l’esprit aux apprentissages. Les cours en milieu de travail fonctionnent car les gens apprennent en groupe, c’est plus motivant », mentionne Mario Alaya, directeur du local 106 du syndicat des Teamsters.