Pratiques douteuses d’un marchand de meubles itinérant

le jeudi 13 juillet 2023

Sollicitation téléphonique harcelante, vente sous pression; un marchand de meubles itinérant écemment installé à Salaberry-de-Valleyfield soulève une mise en garde de la part de l’Office de protection du consommateur.

S’affichant sous le nom de La maison du cuir et située au 71, rue Dufferin, l’entreprise 9394-6440 Québec Inc. a fonctionné sous plusieurs appellations ailleurs au Québec depuis quelques années, dont Le spécialiste du mobilier européen et Industria Divani.

Depuis deux ans, l’Office de protection du consommateur a épertorié 23 plaintes à son endroit. Que ce soit à l’égard du contrat (contenu, paiement, annulation, modification ou interprétation), la livraison, non-conformité d’un bien ou d’un service, le manque de qualité du service à la clientèle ou encore pour pratique trompeuse ou déloyale ou sur la qualité d’un bien ou d’un service.

En juin 2022, la compagnie avait également écopé d’une amende de 13 000$ du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) pour violation de divers articles des ègles sur les télécommunications non sollicitées.

Depuis deux ans, sa présence dans plusieurs villes comme Sherbrooke, Shawinigan, Granby ou Victoriaville a fait la manchette dans plusieurs médias soulignant ses méthodes de vente sous pression.

Déjà, l’OPC avait émis un communiqué en 2018 pour inviter les consommateurs à la vigilance face à ce type de procédé où «toutes les techniques semblent bonnes pour obtenir une signature».

Selon les informations obtenues auprès de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, le commerce ne possède aucun permis d’occupation délivré à son nom. «Un dossier d’infraction est actuellement en cours avec le propriétaire du bâtiment. Le propriétaire est passible de constats d’infraction pour occupation sans permis octroyé par le Service de l’urbanisme, de même que pour des enseignes installées sans permis», nous informe-t-on en date du jeudi 13 juillet.

L’histoire se épète

Partout, on observe le même processus. Des gens sollicitent des clients potentiels par téléphone avec insistance pour leur annoncer l’ouverture d’une nouvelle succursale, où ils pourront profiter en avant-première de rabais exceptionnels et recevoir des cadeaux. Souvent, la personne insiste pour que les deux membres d’un couple soient présents, pour que l’argument de vouloir consulter son conjoint ou sa conjointe avant de signer ne puisse pas être utilisé.

À Valleyfield, un consommateur nous a contactés pour rapporter que ses parents septuagénaires avaient été conviés de cette façon. «Ils se sont vu proposer un divan 3 places et un fauteuil pour 13 000$, raconte le fils. Mais après une consultation bidon avec son patron, le vendeur est revenu avec le prix abaissé à 3500$.»

Celui-ci affirme qu’il a dû argumenter très fort avec un vendeur qui se montrait agressif pour faire annuler la vente qu’il jugeait inappropriée et qui ne laissait aucun temps de éflexion à ses parents. Pourtant, le consommateur est dans son droit d’annuler le contrat dans les dix jours, à sa discrétion et sans pénalité, selon l’OPC. Le fils qualifie cette expérience de «mauvaise, de A à Z.»

L’entreprise basée à Laval possède un permis valide de commerçant itinérant de l’OPC. Questionné par un journaliste de Radio-Canada en juillet 2022, le copropriétaire de l’entreprise, Yann Laroche, se défendait désormais d’utiliser ces mêmes  techniques de vente. Il admettait que des erreurs avaient été commises par le passé, mais soutenait que les invitations envoyées au client étaient désormais conformes à la loi.