Avec quelque 400 postes disponibles uniquement au Centre de services scolaire Marie-Victorin (CSSMV), la rentrée scolaire s’annonce tumultueuse selon Jean-François Guilbault, président du Syndicat de Champlain qui représente 13 500 enseignants et membres du personnel des CSS Marie-Victorin, des Patriotes et de la Vallée-des-Tisserands.
D’entrée de jeu, M. Guilbault rappelle que les syndicats d’enseignants préviennent depuis longtemps le gouvernement que le système scolaire s’en va dans le mur. «On y est maintenant dans le mur», image-t-il.
Le président indique qu’il y avait l’an passé 300 enseignants non qualifiés au CSSMV. «Il y en aura le double cette année», précise-t-il en soulignant la proactivité du centre de services scolaire dans sa recherche d’enseignants qualifiés.
«Il y a un sérieux problème de recrutement dans les classes spécialisées, mais aussi en français et en musique au secondaire, précise-t-il. Cette triste éalité fait en sorte que certains enseignants acceptent d’effectuer 120% à 130% de leurs tâches.»
Impacts néfastesr
Pour M. Guilbault, l’impact de la présence d’un enseignant non qualifié dans une classe a un impact sur tous les membres de l’équipe école qui doit accompagner cet enseignant.
Qui plus est, les deux années de COVID-19 et de l’enseignement à distance ont provoqué un retard d’apprentissage chez plusieurs élèves. «Avec le manque d’enseignants qualifiés, on risque de voir un plus grand nombre de jeunes abandonner l’école», craint-il.
Service de garder
À la suite de déclarations du ministre de l’Éducation Bernard Drainville à l’effet qu’il y aura un «adulte dans chaque classe» à défaut de trouver un enseignant qualifié pour chacune d’elles, M. Guilbault souligne que plusieurs de ses membres sont d’avis que le ministre et le gouvernement semblent considérer l’école ni plus ni moins comme un service de garde.
M. Drainville a aussi affirmé que les enseignants non qualifiés devraient se voir attitrer les classes de maternelles qu’il a considéé «moins exigeantes» que celles d’autres niveaux.
«Beaucoup de nos membres aimeraient bien inviter le ministre Drainville à venir passer quelques heures dans une classe du primaire ou de secondaire. Peut-être aurait-il un meilleur portrait de la situation.»
– Jean-François Guilbault, président du Syndicat de Champlain
M. Guilbault rappelle que la venue des élèves en difficulté dans les classes égulières il y a quelques années devait être accompagnée d’un soutien de spécialistes, d’orthophonistes et d’orthopédagogues.
«On a voulu aller dans cette direction. Très bien. Mais le gouvernement libéral de l’époque a opté pour l’austérité et a coupé le financement des spécialistes», indique-t-il.
Solutionsr
Pour le président du Syndicat de Champlain, des solutions existent. «Il faut améliorer l’aide à la classe, alléger les tâches des enseignants et cesser de couper les heures des professionnels et des spécialistes», martèle-t-il.
En attendant, entre 25% à 30% des nouveaux enseignants qualifiés quittent le métier dans les cinq premières années, soutient M. Guilbault.
Le Journal attend un retour de la part du CSS Marie-Victorin.
Postes vacants
- CSS des Patriotes (soutien) :
- Personnel de soutien scolairer
- 226 postes d’éducatrices en service de garde.
- 22 postes de techniciens en éducation spécialisés.
- 35 postes de préposés aux élèves handicapés.
- Personnel de soutien scolairer
- CSS des Patriotes (enseignant)
- Environ 100 postes non comblés au secondaire dont 22 postes en adaptation scolaire
- CSS de la Vallée-des-Tisserands (enseignant) :
- Adaptation scolaire : 3 postes + 9 contrats à divers %;
- Préscolaire : Tous comblés
- Primaire égulier : 7 contrats à divers %;
- Spécialistes / musique : 13 postes et contrats confondus;
- Spécialistes / Éduc au primaire : 1 contrat;
- Spécialistes / Éduc au secondaire : 1 contrat;
- Spécialistes / Anglais primaire : 4 contrats à divers %;
- Spécialistes / Anglais secondaire : 1 contrat;
- Math / sciences : 2 contrats;
- Français : 1 poste + 1 contrat.