Son métier de mécanicien d’avion l’a conduit au Pôle sud

le mercredi 7 juin 2023

Il faut avoir développé de solides habiletés pour assurer l’entretien d’un avion à -50 degrés Celsius, comme l’a fait Julien Lafontaine lors d’une mission scientifique menée l’hiver dernier en Antarctique.

Le mécanicien d’aéronefs originaire de Melocheville a accompagné une équipe scientifique américaine qui s’est rendue sur ce continent dans le cadre du projet Cold Ex, pour trouver la glace la plus ancienne de la Terre. 

«Les chercheurs veulent en particulier de la glace d’il y a environ trois millions d’années, lorsque les températures étaient environ deux à trois degrés Celsius plus chaudes et que le niveau de la mer était d’environ 20 mètres plus élevé qu’aujourd’hui. Cela pourrait donner aux scientifiques une meilleure idée de l’augmentation des températures à l’avenir », peut-on lire dans le magazine Scientific American.  

Julien Lafontaine travaille pour le compte de la compagnie aérienne Kenn Borek, de Calgary, dont l’appareil a pu servir à la fois pour des fins utilitaires, mais aussi à titre d’équipement scientifique.

«Nous devions installer des antennes sous l’avion permettant de scanner la surface glacée, pour ensuite effectuer des carottages d’échantillons et en déterminer les composantes en gaz et en sédiments», explique-t-il.  

Long périple et conditions extrêmes

Parti de Calgary en octobre, le diplômé de l’École nationale d’aérotechnique a effectué plus de 45 heures de vol pour se rendre à la station McMurdo en Antarctique, avec des escales à Puerto Arenas au Chili et la base britannique de Rothera.

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Julien Lafontaine a pu expérimenter des températures glaciales lors de son passage au Pôle sud. (Photo gracieuseté)

« Là-bas, c’était l’été et je n’ai jamais vu la nuit, raconte le mécanicien de 35 ans. Lorsqu’on s’est rendu au Pôle sud, la température pouvait descendre à -37 degrés, voire -50 avec le facteur vent… dans ces conditions, le défi est d’être constamment à l’extérieur. Il faut constamment évaluer nos ressources et notre état de santé face à la météo qui prévaut. »

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Le mécanicien avait à installer des antennes sous l’avion permettant de <@Ri>scanner<@$p> la surface glacée au Pôle sud. (Photo gracieuseté)

Feux de forêt et Groënland

Pas banal donc, l’emploi qu’occupe Julien Lafontaine et dont le nombre de finissants à l’ÉNA ne suffit pas à la demande. 

De retour au pays depuis la fin-janvier, il a eu l’occasion d’aller en Colombie-Britannique, en renfort aux équipes de pompiers-parachutistes qui combattent les feux de forêt.

En avril, il a joint une autre expédition scientifique menée par l’institut Alfred-Wegener (AWI), dans l’extrême nord canadien et au Groënland. Les mesures prises dans ces régions sont les seules observations en avion et en hélicoptère sur une aussi longue période qui montrent systématiquement la diminution de l’épaisseur et de la déformation de la glace dans l’Arctique, selon l’Institut. 

Malgré les exigences que requièrent de tels projets, Julien Lafontaine se prépare à retourner en Antarctique l’automne prochain pour revivre l’expérience.