VIDÉO – Pumba, le cochon thérapeute

le mercredi 5 juillet 2023

Pumba a un horaire chargé. Environ cinq jours par semaine, le cochon accompagne des intervenantes en stimulation du langage de l’entreprise la Boite à paroles à Châteauguay lors de leurs séances avec des enfants. Selon Stéphany Laflèche, Pumba est un véritable «partenaire actif» pour aider les petits à atteindre leurs objectifs.

Coralie* est en pleine séance avec Stéphany Laflèche, intervenante en stimulation du langage. Elle joue à un jeu dans lequel elle doit raconter une histoire qui résout un problème. Les différents éléments du récit sont choisis grâce à des cartes.

Pendant ce temps, Pumba patiente sur une chaise à côté de l’enfant, regardant ce qui se passe et espérant recevoir une céréale Froot Loops en guise de récompense. Pumba a aussi son plateau de jeu et c’est l’enfant qui s’en occupe.

Apprendre sans jugement

Un enfant qui éprouve des difficultés de langage peut être gêné de de s’exprimer, parfois par peur de se tromper, souligne Mme Laflèche. Ce ne sera pas le cas avec l’animal.

«On s’est dit qu’on allait raconter la meilleure histoire à Pumba parce qu’un animal, ça ne juge pas nos histoires», explique l’intervenante.

Coralie aime bien caresser le cochon, lui offrir des céréales – en manger quelques-unes aussi! –  et lui donner des bisous tout en participant aux différentes activités.

Plus tard dans la séance, c’est Pumba qui sélectionnera des cartes avec son groin dans le cadre d’un autre jeu. Bien entendu, une céréale apposée sur la carte en question sera un bon incitatif pour l’animal rose qui aura la taille d’un chien bouledogue à l’âge adulte.

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Pumba assiste et participe aux séances de stimulation du langage avec les enfants. (Photo : Le Soleil – Denis Germain)

Pumba travaille avec l’équipe de Châteauguay depuis le début de l’année. C’est un cochon nain qui a été rescapé d’un élevage de type «usine à chiots», explique Mme Laflèche. «Avant de l’introduire en zoothérapie, il a fallu le désensibiliser aux enfants qui pleurent, qui crient, à la peur d’être pris ou d’être flatté», énumère-t-elle, car ce ne sont pas tous les animaux qui peuvent être de bons zoothérapeutes.

Pumba, Spot et Bouboule

Pumba n’est pas le seul employé à quatre pattes à la Boite à paroles. Son collègue Spot le cochon y œuvre depuis 2 ans et Bouboule le hamster fait aussi partie de l’équipe. Pour l’intervenante en stimulation du langage, la zoothérapie est un outil fort intéressant. «On peut faire beaucoup de choses en fonction des objectifs de l’enfant», fait-elle valoir. Elle cite en exemple Bouboule qui peut être très pratique lorsque vient le temps de travailler les verbes.

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Bouboule le hamster. (Photo : gracieuseté)

 «On peut faire un parcours dans la salle. Le hamster va grimper, escalader, se pencher. Il y a plus de verbes qu’on peut travailler avec un animal qui va gigoter rapidement», mentionne-t-elle. D’autres types de parcours peuvent être organisés avec les cochons pour pratiquer des mots.

Les familles sont libres de travailler avec les animaux ou non. La majorité accepte, selon Mme Laflèche, mais il peut arriver que certains refusent pour des raisons culturelles ou encore si l’enfant n’est pas à l’aise.

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(Photo : Le Soleil – Denis Germain)

Stéphany Laflèche voit une différence dans le taux d’absentéisme aux rendez-vous grâce à ses collègues à quatre pattes. «L’animal est un bon motivateur. Avec le temps, il peut y avoir une certaine fatigue chez les enfants qui ont de la difficulté. Mais ils créent un lien avec l’animal et ont envie de continuer et de venir les voir», explique-t-elle.

À la fin de son quart de travail, Pumba retourne à la maison d’une de ses collègues chez qui il loge en garde partagée.

*Le prénom de l’enfant a été modifié.

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Quelques faits sur les cochons :

L’intelligence d’un cochon se compare à celui d’un enfant de 4 ans. Il a besoin de stimulation. «C’est comme un enfant, si tu ne l’occupes pas, lui va t’occuper!» dit Stéphany Laflèche.

Les expressions : « avoir une tête de cochon» et «manger comme un cochon» sont véridiques, selon Mme Laflèche, mais ce n’est pas un animal sale, assure-t-elle. 

Pumba n’est pas encore à sa taille adulte, qui ressemblera à celle d’un chien bouledogue.