L’enfant au centre d’un conflit conjugal devient à son tour une victime collatérale. Une modification à la Loi sur la protection de la jeunesse a toutefois incité le Réseau des partenaires contre la violence faite aux femmes Jardins-Roussillon à mettre de l’avant une campagne de sensibilisation à propos des impacts d’une telle violence chez les enfants.
«On a tendance à oublier les enfants, rappelle Jennifer-Ann Dooling, intervenante à la sensibilisation chez Re-Source à Châteauguay, qui reçoit 1500 demandes d’aide par année de femmes victimes de violence conjugale, un chiffre en hausse. La modification de la Loi de la DPJ a été un beau momentum qui nous a amenés à travailler le projet.»
Ce changement soutient que l’exposition à la violence conjugale est un motif de compromission quant à la sécurité et au développement de l’enfant. Mme Dooling ajoute que l’enfant est souvent au centre du conflit, voire utilisé.
«Le but est d’interpeller la population et de les sensibiliser sur les conséquences des gestes ou des paroles, affirme de son côté Érika Grondin, agent aux relations communautaires et médias du Service de police de Châteauguay. Ce n’est pas justifier d’agir comme ça devant les enfants.»
Elle souligne que l’enfant peut, entre autres, chercher à s’isoler ou présenter une perte de confiance. «Si l’enfant voit de la violence conjugale, il peut être porté à répéter, poursuit-elle. C’est important de se mobiliser.»
Mme Dooling explique que les impacts peuvent être différents selon l’âge de l’enfant. Il est donc important de relever les changements de comportements.
Tout le monde est concerné
Une série de messages, sur les réseaux sociaux, par publipostage selon le secteur ou sur les abribus et autobus permettront de susciter la réflexion chez les parents quant à leurs paroles ou gestes. La population générale sera aussi sensibilisée sur l’importance d’agir dans de tels contextes.
«Il faut éviter de se rendre-là [violence conjugale], fait remarquer l’intervenante à la sensibilisation de la Re-Source. Il faut dénoncer les dynamiques qui ne sont pas saines. Informer. Ne pas penser que ça n’arrive qu’aux autres. Personne n’a envie de se sentir coupable le lendemain .»
Mme Grondin ajoute que les patrouilleurs effectuent souvent des signalements à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour des chicanes verbales ou des gestes violents lorsqu’un enfant est présent dans la résidence conflictuelle. «C’est une problématique assez importante, note-t-elle. On voit les féminicides. On reçoit beaucoup d’appels. Les victimes sont mieux outillées et dénoncent davantage.»
L’organisme AVIF, Pouvoir d’agir et la Régie intermunicipale de police Roussillon ont également été impliqués dans l’élaboration de cette campagne.